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« Paul Biya est vieux, Paul Biya est en campagne, Paul Biya est … » Que n’a-t-on pas entendu ? Le don du chef de l’Etat, loin d’être analysé en lui-même, dans ses sinuosités les plus absolues en ne tenant compte que des circonstances et des constances qui l’ont fait naitre, est venu rouvrir le dossier de l’acte de décès de la gouvernance, ô combien controversée dit-on, du Président de la République. Nous nous situons en dehors de tous ces débats pour ne s’intéresser qu’à l’essentiel, c’est-à-dire le geste en lui-même.
Le fait est là : l’opération « un étudiant, un ordinateur » a été lancée le 27 juillet 2016, consistant à distribuer GRATUITEMENT 500.000 ordinateurs à tous ceux qui seront étudiants en 2016-2017, dans les universités et instituts publics et privés. C’est un fait, donc c’est sacré. Mais quelle herméneutique peut en découler?
Qu’on se le dise : la tâche première des gouvernants est d’améliorer les conditions de vie de leurs populations en tout temps, en tout lieu et surtout – et c’est ce que l’on veut omettre – en toute période, électorale soit-elle. Je n’ai pas dit que c’est la période électorale actuellement. Si tel est donc le cas, ce que moi je comprends, c’est que la largesse du président de la république s’enracine justement non seulement dans ce souci constant d’améliorer les conditions de travail de l’intelligentsia camerounaise, mais aussi dans cette envie avouée à plusieurs reprises, de s’arrimer à la donne du temps. Ainsi, au de-là des querelles et par-delà tous les soupçons, sa magnanimité est exemplaire, le timing débonnaire et la décision discrétionnaire. L’émergence se fera avec ce type d’ukases ou alors ne se fera pas. Voilà une belle punition, que chaque étudiant ait son ordinateur !
Fabrice ZANGA
Université de Yaoundé I / ESSTIC